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TIRS CROISES SUR LES MÉDECINS COMMERÇANTS DES MATÉRIELS PÉRIMÉS: LA GUERRE DES RÉSEAUX AU CHU-SO DÉCLENCHÉE AU GRAND DAM DES PATIENTS

Le ver est dans le fruit et continue impitoyablement de le ronger. Telle est la phrase par laquelle on  pourrait tenter de résumer tout ce qui se joue dans le secteur de la santé au Togo.

Les plus audacieux se sont levés pour crier haut et exprimer les lamentations des populations togolaises victimes d’escroquerie savamment organisée par le personnel soignant.

Mais c’est compter sans l’attitude égoïste et prédatrice du corps des médecins, déterminés à mettre à mal le secteur de la santé au Togo.

Et plus on s’époumone à les dénoncer, mieux ils  raffinent leurs méthodes pour assécher les populations, comme de véritables sangsues.

 

Leur dernier fait d’arme révélé par l’enquête réalisée par le journal L’Alternative dans sa parution N°731 du 31 août 2018 notamment à travers l’article intitulé «CENTRE HOSPITALIER SYLVANUS OLYMPIO, des médecins impliqués dans l’usage de matériels périmés», témoigne non seulement du degré de méchanceté de ce corps mais aussi du niveau de désordre institué à dessein, il faut le préciser, et qui plonge tout le secteur dans une déperdition sans pareille.  

 

Guy Kodzo Alovor, docteur résident en France, mis en cause dans cet article pour avoir organisé pendant trois ans, avec l’aide de complices sur place à Lomé, un commerce de matériels médicaux périmés sous le couvert de missions humanitaires, mérite d’être trimballé devant les tribunaux et d’être puni dans la rigueur de la loi, pour que son cas serve d’exemple aux autres médecins véreux de son espèce.

 

Etre médecin noir et résider en France ne doit pas être un gage pour soumettre ses frères restés au pays à des traitements qu’on ne pourrait même pas réserver aux animaux.

 

Et dire que cette pratique digne de l’époque négrière, a duré trois bonnes années, entretenue sur place par des médecins-relais dont la qualification et le mérite sont sérieusement mis en doute depuis le scandale de falsification des notes à la Faculté des Sciences de la Santé (FSS) de l’Université de Lomé, avec au centre Cédric Yann Dosseh, fils du professeur David Dosseh qui n’est plus à présenter.

.Cette affaire a permis d’exposer aux yeux de l’opinion, la pratique longtemps observée dans les familles dites de médecins et caractérisée par la transmission de la profession de père en fils, avec pour conséquence l’actuelle émergence d’une classe de médecins médiocres et paresseux, prompts à charcuter leurs patients à la manière des bouchers, ou à leur donner simplement le coup de grâce pour s’épargner des efforts.

 

Les plus optimistes avaient cru que l’éclatement de l’affaire de tricherie à la FSS allait enfin permettre aux médecins de prendre conscience du degré de putréfaction  dans laquelle baigne désormais leur profession, pour faire le ménage en leur sein et redorer leur blason.

Mais cette aspiration n’est qu’un vœu pieux, et les  révélations du journal L’Alternative ne viennent donc que confirmer tout le mal que l’on pensait des médecins togolais, toutes catégories confondues, étant entendu que le cas illustré par Guy Kodzo Alovor n’est qu’un parmi tant d’autres.

 

Si le travail du journal L’Alternative mérite d’être salué, il soulève par endroits des préoccupations qui sous-entendent que tout le corps des médecins est mouillé dans cette mauvaise pratique érigée en méthode de travail.

Nous ne nous en tiendrons qu’à une seule pour illustrer ce propos.

En effet, le journal souligne très bien que monsieur Guy Kodzo Alovor s’adonne allègrement à cette manœuvre depuis trois ans. Ce qui suppose donc que durant trois ans, toute l’équipe mouillée dans cette affaire a travaillé avec lui en toute complicité, et aurait sans nul doute continué de coopérer avec lui dans le mal, n’eut été la réaction du docteur Egbohou Jacques, digne d’une volte-face.

 

Il est donc loisible à partir de ce moment de se demander ce qui serait bien à la base du changement d’attitude chez le docteur Egbohou Jacques, après avoir collaboré trois années durant avec Guy Kodzo Alovor dans le faux. Certainement que le docteur Egbohou, imbu de son orgueil de médecin, ne serait pas satisfait de jouer au strapontin dans ce réseau où la part du lion revient à Guy Kodzo Alovor. Ou alors, il servirait également un autre réseau qui lui manifeste plus de reconnaissance que celui de Guy Kodzo Alovor, et qui sait si ce n’est pas ce dernier réseau qui l’aurait missionné d’éclabousser le réseau de Guy Kodzo Alovor. Dans cette hypothèse, tout ce qui se joue ne serait donc que les manifestations d’une guerre de réseaux au sein du corps des médecins, chacun cherchant à avoir le monopole du commerce de matériels de santé.  

 

De sources proches du personnel du CHU Sylvanus Olympio (CHU-SO), des réseaux constitués spécialisés dans la vente d’implants chirurgicaux, se livreraient à une telle rivalité qu’on assiste aujourd’hui à une bataille rangée entre ces réseaux. Cette bataille serait à l’origine des relations  interpersonnelles délétères entre les médecins de même spécialité.

En traumatologie par exemple, près d’une demi-douzaine de réseaux se livre une concurrence sans pitié.

Au centre de chaque réseau se trouvent des personnalités centrales qui font office de chef-réseau. On parle ainsi du Professeur ABALO Anani avec son allié BAKA, du Professeur AYITE Etienne, du Professeur Charles Atchi WALLA dont la mutation au CHU Campus serait une conséquence de cette guéguerre, du Docteur Gamal, et des Docteurs César et  Gilbert TSOLENYANU.  

 

Au CHU-SO, la concurrence est entretenue entre ces réseaux par un certain Nasser, instrumentiste, qui joue au démarcheur. Ce dernier positionnerait les matériels proposés par ces réseaux sans tenir compte de leur validité, le seul critère de préférence étant le montant de la commission qui lui sera proposée. Ainsi, le réseau qui propose la plus forte commission a de fortes chances de voir son matériel positionné en priorité. Il se dit que cette commission varie de 25.000F à plus de 35.000F par implant vendu, le plus offrant finissant toujours par gagner la faveur du prénommé Nasser.    

 

Le cas Guy Kodzo Alovor soulevé par le journal L’Alternative invite réellement à mener des enquêtes sérieuses pour vérifier la qualité des matériels commercialisés par ces différents réseaux.

 

Si Guy Kodzo Alovor a pu commercialiser impunément pendant trois ans des matériels périmés à des patients togolais sans que cela ne heurte la sensibilité de nos médecins, c’est bien la preuve qu’eux-mêmes se livrent à des pratiques pires que celles sur lesquelles ils ont choisi d’observer un silence coupable.

 

Et ce qu’il y a de déplorable dans tout ceci, c’est quand on se donne la peine d’imaginer non seulement les ravages que ces matériels périmés auraient occasionnés sur la santé de nos populations, mais aussi le nombre de nos concitoyens victimes de ces pratiques et qui vivent avec des matériels périmés dans leurs corps.

 

Face à ces dérives effrénées des médecins, il va sans dire que la contractualisation se trouve être la seule porte de sortie pouvant garantir des soins de qualité à nos populations.

Le gouvernement en confiant des responsabilités aux médecins, a cru bien agir de leur faire confiance sur la base de leur formation et du serment d’Hippocrate qu’ils ont prêté avant d’embrasser leur carrière.

A présent qu’ils ont donné la preuve de leur inconscience et démontrent qu’ils ont prêté un serment d’hypocrite en lieu et place du serment d’Hippocrate, il incombe à l’Etat de prendre urgemment ses responsabilités  en faisant diligence pour l’effectivité de la contractualisation dans toutes les structures sanitaires de notre pays.

 

H. K.

Tag(s) : #Politique, #Economie et Société, #Société, #Actualité